10 ans après leur essor, les réseaux sociaux continuent de faire couler de l’encre (ou plutôt de faire courir des doigts sur des claviers). Ils sont diabolisés lorsqu’il s’agit de fake news et de données personnelles. Ils sont idéalisés quand on parle de liberté d’expression et de viralité. Chacun a son avis sur la question et les suppositions et les croyances sont nombreuses dès qu’il s’agit de Facebook, Twitter ou encore Linkedin. Cela est tout à fait vrai dans le monde du recrutement. Recruter sur les réseaux sociaux est aujourd’hui assez commun mais il est difficile de chiffrer avec précision l’impact des médias sociaux sur le secteur. Aujourd’hui une grande majorité de recruteurs et d’employeurs sont présents sur les réseaux sociaux plus particulièrement sur Linkedin dans le but de trouver de nouveaux talents.
Ainsi de nombreuses idées préconçues se répandent petit à petit dans la tête des candidats et des recruteurs. Essayons de décrypter quelque-unes de ces idées reçues.
1. Les réseaux sociaux ont révolutionné le recrutement

Il y a quelques années, il était de rigueur de dire que les réseaux sociaux allaient révolutionner le recrutement. Si on en tire le bilan aujourd’hui, peut-on vraiment parler de « révolution » ? Le mot semble un peu fort.
Il est important de nuancer cette formulation de « révolution ». Les réseaux sociaux ont fondamentalement modifié les rapports humains et la communication des entreprises, c’est une certitude. Une nouvelle dimension est donc logiquement apparue dans notre vie professionnelle. L’essor des réseaux sociaux a donc chamboulé, entre autre, le monde du recrutement.
Cependant, en 2018 l’heure n’est plus à l’émerveillement face aux choses qu’ont bouleversées Facebook, Twitter ou encore Linkedin mais plutôt à l’état des lieux des années passées. Et finalement, révolution il n’y a pas vraiment eu. En 2017 les sites d’emploi ou jobboards restent le premier outil utilisé pour 91% des recruteurs et de candidats (Source : RegionJobs). A contrario seulement 41% des candidats utilisent les réseaux Facebook Twitter et Linkedin dans le cadre de leur recherche d’emploi. En plus de ne pas être dans les premiers outils utilisés, la fiabilité des réseaux sociaux en terme de recrutement est assez limitée : seulement 45% des recruteurs en sont satisfaits.
La révolution n’a donc pas encore eu lieu, mais l’amélioration constante de ces outils sociaux mèneront peut-être dans les années à venir à un véritable changement de paradigme.
2. Votre comportement sur les réseaux sociaux peut nuire à votre carrière

On l’a tous entendu une fois. « Faites attention à ce que vous postez sur Facebook, à ce que vous twittez ». C’est d’autant plus vrai aujourd’hui car la frontière entre vie professionnelle et vie personnelle sur les réseaux sociaux s’amincit de plus en plus. Par exemple Facebook, qui est un réseau social par essence basé sur les relations personnelles, a sorti une fonctionnalité d’offres d’emploi. Un candidat peut désormais postuler à une offre directement depuis son profil personnel Facebook. Vie professionnelle et personnelle finissent par se chevaucher et cela peut être un vrai danger ! La plus grande des vigilances est donc de mise quant au contenu lié à notre e-réputation. En effet, 80% des employeurs de grandes entreprises inspectent la présence digitale des candidats au cours du processus de recrutement. Et 19% d’entre eux (Yougov) ont déjà refusé d’engager un candidat à cause de son activité sur Internet.
Certes l’e-réputation d’un candidat doit être irréprochable mais cela vaut aussi pour les entreprises qui recrutent ! Les pages entreprises sont le véritable reflet de la marque employeur pour les candidats potentiels. Une mauvaise image véhiculée provoquera de la réticence de la part des candidats.
En termes de e-réputation candidats et employeurs sont donc logés à la même enseigne !

3. Pour un recruteur, les réseaux sociaux servent uniquement à faire du sourcing et à poster des offres d’emploi

Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg ! Le sourcing de candidats et la publication d’offres sont évidemment des fonctions importantes dans la stratégie du recrutement sur les réseaux sociaux. Mais elles ne se suffisent pas à elles-mêmes.
Tout d’abord il est important de se rendre compte des différents usages en fonction du réseau social utilisé. La grande enquête annuelle de RégionJobs de 2017 nous présente ces spécificités :
- LinkedIn est utilisé pour la recherche de candidats (95 % des recruteurs), prendre contact avec eux (95 %), faire du sourcing (93 %) et poster des offres d’emploi (92 %).
- Twitter est, lui, utilisé pour mettre en avant sa marque employeur (95 %), publier des offres d’emploi (95 %), faire de la cooptation (93 %) et du sourcing (93 %).
- Facebook est utilisé pour se renseigner sur le profil des candidats (67 %) et pour les mêmes actions que Twitter bien que ce réseau soit beaucoup moins utilisé dans le recrutement.
4. Les réseaux sociaux contribuent à l’inversion du rapport de force recruteur / candidat

On l’a dit, il n’y a pas eu de révolution en terme d’usage de recrutement et réseaux sociaux à strictement parler. Par contre, les médias sociaux ont donné de nouveaux moyens aux candidats pour se renseigner sur l’entreprise dans laquelle ils postulent. La communication des entreprises sur les réseaux permet aux candidats de découvrir des entreprises où ils aimeraient travailler. Et aux entreprises de développer leur marque employeur pour attirer des candidats.
Mais les entreprises n’ont pas la maîtrise totale de leur marque employeur. En effet un tweet d’un candidat déçu par son expérience de recrutement, un avis négatif sur une page Facebook sont autant de nouveaux outils qui montrent qu’il n’y a plus de rapport de force entre entreprise et candidat. Les candidats ont devant eux grâce aux réseaux sociaux toutes les informations dont ils on besoin pour choisir de postuler ou pas.
Cela est d’autant plus vrai pour les profils pénuriques tels que les profils informatiques. En recherche d’emploi ou non, ils croulent chaque jour sous les InMail Linkedin ou les demandes de connections de recruteurs. Ils vivent un véritable ras le bol de ces sollicitations. C’est pourquoi les recruteurs doivent redoubler d’imagination pour attirer ces profils. Ils doivent se démarquer et personnaliser leur démarche au maximum. Dans le cas des développeurs informatiques, non seulement le rapport de force de l’employeur sur le candidat est annulé mais on assiste bien à une inversion de ce rapport, tant ce type de profil est sollicité sur les réseaux sociaux professionnels.