Historiquement le CV a toujours été le roi du recrutement. Vieux de 500 ans, il vit aujourd’hui une profonde transformation sous l’impulsion de la digitalisation des RH. Le CV classique, papier est à l’agonie ainsi que l’ancien consensus sur les informations à mettre dedans. Mais celui-ci a su tirer profit de son bourreau : le digital, pour aujourd’hui prendre de nouvelles formes et revêtir non plus un caractère punitif mais plus que jamais différenciant et c’est tant mieux. Alors oui, le CV est mort mais rassurez-vous il a déjà ressuscité.
CV classique : Une obsolescence quasi-programmée
Trop abstrait. Plus efficace. Passé de mode. Rébarbatif. Voilà en quelques mots les principales critiques que reçoit le CV classique. Mais d’abord, définissons le CV classique. Il s’agit d’une feuille de papier ou d’une page au format PDF, dans lequel un candidat tente de mettre en avant ses expériences et ses compétences techniques dans but d’être reçu pour un entretien oral, où celui-ci pourra y expliciter son contenu. Trop abstrait car il est vrai que le CV ne prend pas en compte un des changements majeurs du recrutement ces dernières années : les soft skills. Ce sont des compétences dîtes « douces » et s’opposant, volontairement, aux compétences techniques. Elles décrivent un état d’esprit, une qualité difficile à apprendre, à maîtriser voire innée dans certains cas. Par exemple, la maîtrise d’un logiciel est de l’ordre de la compétence technique, la créativité, elle, fait partie des soft skills. Si le CV permet d’être éclectique (trop, bien souvent) sur les compétences techniques (hard skills), il ne permet pas en revanche d’évaluer les soft skills d’un candidat. Plus efficace car la part du CV classique dans les recrutements ne cesse de se réduire depuis plusieurs années voire plusieurs décennies. En effet, année après année, mois après mois, les recrutements dont l’origine est une candidature spontanée continuent de se raréfier. Ceux-ci atteignent, à présent, les abysses avec seulement 5% des recrutements. Passé de mode car sa forme austère peu rapidement être surpassée par des technologies plus avancées, spectaculaires et démonstratives des réelles compétences d’un candidat. Enfin, rébarbatif car, pour un même poste, les dizaines de CVs reçus ont vite tendance à se ressembler et à ne former plus qu’un. Ainsi, il est devenu très difficile de faire ressortir un profil grâce à un CV.Toujours précieux mais moins important
Nostalgiques des grandes heures du CV, rassurez-vous, celui-ci n’est pas mort pour autant. Son utilisation a simplement mué et continue d’évoluer. Le CV n’est plus le roi, c’est un fait indéniable. Son utilité n’est plus la même tant de nouvelles technologies et pratiques se sont démocratisées dans le monde du recrutement. Pendant longtemps celui-ci a eu le rôle de juge de paix lors d’un entretien où deux candidats étaient encore au coude-à-coude, il est désormais le filtre à candidatures. Il ne permet plus d’isoler un ou plusieurs CVs qualifiés mais il permet de qualifier un ou plusieurs CVs. En effet, après avoir retenu plusieurs CVs collant aux exigences techniques d’une entreprise, un responsable de recrutement ou consultant en recrutement aura pour but de rencontrer les candidats pour les départager. Et pour cette étape, ne comptez plus voir le CV classique, son rôle est déjà fini. Il s’agira d’un entretien oral où le rôle du recruteur sera de déceler un potentiel, des soft skills importants chez le candidat. Ainsi, il n’y a pas que le rôle du CV qui s’est transformé, celui du recruteur aussi. Plus humain, plus à l’écoute, le recruteur doit désormais intégrer interactions et soft skills à son tableau de chasse.